Europe 2023 salle Pleyel

 Europe

14 octobre 2023

Salle Pleyel

 

La première fois avec Europe en ce qui me concerne remonte à 1989 (!). Après un Olympia en 2016, je les ai vus au Trianon (2018) avec mon fils ; leur show est toujours de très bonne facture, ils ont une excellente forme physique et l’énergie joyeuse de leur hard rock mélodique fait de leurs concerts des moments très recommandables. Nous remettons donc le couvert avec enthousiasme, en compagnie de ma femme et d’un ami.

C’est la première fois que je me rends salle Pleyel. Le quartier est cossu, on sent dès l’entrée que la salle ne l’est pas moins. Elle est aussi très agréable, avec un double balcon et de larges sièges confortables. Nous sommes installés au 2e rang, en plein milieu, on peut presque toucher le rideau de scène. A se demander si on n’est pas trop près… la suite nous prouvera que non.

Pas de groupe en première partie, cette tournée marque leur 40e année d’activité à partir de la sortie de leur premier album (il faut bien dire qu’en France personne n’avait entendu parler d’eux avant leur 3eme, Final countdown). La setlist qu’on pouvait trouver sur internet annonçait un concert copieux de 25-26 titres séparés par un entracte, une formule assurément alléchante.

Le concert commence sur un petit film projeté sur le rideau blanc dissimulant la scène (pas très pratique pour les premiers rangs mais on ne chipotera pas). Les musiciens sont restés les mêmes : Joey Tempest au chant, John Norum aux guitares (il avait quitté le groupe lors du succès, supportant mal la situation pour une carrière solo en demi teinte), John Leven à la basse, Mic Michaeli aux claviers et Ian Haugland à la batterie. Ils racontent avec humour leur rencontre, les anecdotes des débuts, le choix du nom du groupe (passé en une soirée du « pire choix possible » à « c’est pas si mal » puis à « incontournable » par la grâce de quelques verres de bière). Bref une nostalgie d’où l’humour n’est pas absent.

Le groupe entame le concert par On Broken Wings, morceau ayant servi de face B au 45 tours de Final Countdown mais qui n’a été publié en album que sur une compilation quelques années plus tard. Le très bon Seven Doors Hotel issu du premier album, le suit. Le groupe est en forme, Joey occupe toute la scène tandis que le choix de John Norum d’être sur le côté et en retrait traduit bien son manque d’enthousiasme pour le star system ; cela ne l’empêche en revanche nullement de soigner son interprétation. 


De l’autre côté de la scène John Leven capte l’attention par une implication mais aussi une attention portée à son public. J’ai même la surprise, alors que je le prends en photo, qu’il se tourne vers moi pour prendre la pose et me fait un signe. La grande classe !


Que doit-on dire lorsqu’ils balancent ensuite Rock the Night qui fût, à l’époque, le second 45 tours à succès de leur fameux album ? La salle est déchainée et reprend bien sûr le titre en cœur – mais il faut bien admettre que la plupart des titres seront ainsi chantés par des spectateurs qui semblent très bien connaitre le répertoire du groupe. Curieusement par rapport aux fois où je les ai vus récemment (Le Trianon et l’Olympia), la présence me semble sensiblement rajeunie et féminisée : peut-être un effet de l’intitulé de la tournée « Time capsule » ?

Joey traverse d’un bout de la scène à l’autre, prend la pose, seul avec l’un ou l’autre, passe retrouver le batteur...


Les morceaux-titres des albums Start from the Dark, qui a marqué leur renaissance en 2004, puis Walk the Earth (le dernier en date, 2017) apportent une touche plus contemporaine et résolument débarrassée de paillettes. Hold Your Head Up est le nouveau single qui est l’unique morceau nouveau disponible depuis 6 ans. Ces morceaux sont moins grand public que ceux de la fin des années 1980 mais l’intérêt de la salle ne semble pas diminuer. L’ambiance est excellente, y compris sur scène où les musiciens semblent heureux d’être ensemble (plus de 40 ans après, c’est à souligner).  

Le show est très dépouillé, pas d’effets spéciaux ou de pyrotechnie, simplement la musique et les projecteurs. J’avoue que c’est ce qui me convient le mieux, on ne peut pas tricher. Joey Tempest serre les mains des premiers rangs (yes !) et remet des petits présents notamment aux (très) jeunes spectateurs.trices. John Leven a décidément la grande classe et entretient le spectacle.


Dreamer est un joli morceau romantique issu du deuxième album Wings of tomorrow. Le morceau titre de l’album War of Kings (2015) redonne un peu d’énergie. L’instrumental Vasastan met John Norum sous les feux de la rampe, mais j’avoue le préférer dans le cadre d’un travail de groupe plutôt que comme soliste. Girl from Lebanon est suivi d’un petit échange humoristique de Mic, le clavier, avec la salle. Le troisième hit de Final countdown, Carrie, ravit la salle qui s’époumonne sur cette ballade. Stormwind clôt cette première partie.

A l’issue de l’entracte un nouveau film – projeté cette fois sur le fond de scène ce qui est plus pratique pour nous ! – traite de la période depuis la reformation et du retour lors du Sweden Rock festival. John Leven mentionne la surprise de ses enfants de 8 et 10 ans à l’époque de voir leur père traité en rockstar !

Always the Pretenders est un excellent morceau issu de Secret society (2006) qui ouvre la seconde partie de la soirée. Le tiercé Ninja, Prisoners in Paradise (où Joey prend une guitare) et Sign of times nous ramène à la fin des années 1980. Joey et John Norum s’installent alors en duo – ils partagent le chant – pour reprendre Space Oddity de David Bowie. Europe n’est pas avare de coups de chapeau à ses influences, en témoigne l’indispensable live Almost unplugged qui rendait hommage à Thin Lizzy, Pink Floyd, U.F.O. et Led Zeppelin. J’avoue que j’aurai préféré ces influences-là à Bowie mais on ne choisit pas !


Le morceau Last Look at Eden, lourd et puissant, est contrebalancé par un Open Your Heart. Memories commence de manière faussement calme avant de trouver son tempo rapide et de donner lieu à une mini jam basse-batterie-orgue. De nouveau un contraste avec More Than Meets the Eye qui calme (considérablement) le rythme.

Après un faux solo de batterie sur le thème de Guillaume Tel de Rossini (mais si, vous connaissez : dans le film Le Corniaud, c’est là où Bourvil nettoie la voiture !), Ready or Not et Superstitious closent le spectacle avec, au sein du dernier, un petit insert No Woman, No Cry de Bob Marley.


Mais les héros du jour reviennent pour un rappel, deux titres issus du même album, Cherokee et évidemment The Final Countdown. Le groupe salue la salle et lance aux fans quelques menus objets ; John Leven me lance son mediator directement dessus ! Un concert revigorant dans d’excellentes conditions.

En consultant la setlist on s’aperçoit qu’ils ont pioché dans la quasi-totalité de leur discographie - il faut dire que 2h15 de spectacle hors entracte, ça donne de la marge - à la curieuse exception de l’album Bag of Bones (2012) qui n’a pourtant démérité en rien ; le focus est toutefois largement fait sur les albums Out of this world (4 titres) et – sans surprise – Final coutndown (6). Plus globalement c’est la première partie de leur carrière qui est largement sur-représentée (17 morceaux) alors que les albums sortis depuis les années 2000 méritent toute l’attention. A rapprocher de la déclaration de John Norum dans le petit film de mi-spectacle qui indique la seconde partie de la carrière d’Europe lui semble être la plus digne d’intérêt…

Leur nouvel album semble être prêt : j’espère qu’ils viendront le défendre sur scène prochainement !

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