Chicago Blues festival 2023 New Morning
Chicago Blues festival
27 novembre 2023
New Morning
Le Chicago Blues Festival est une tournée itinérante de très
longue date puisqu’elle fête son 53ème anniversaire ! Elle
a connu des jours meilleurs mais offre la seule manière pour des Français d’accéder
à des groupes locaux qui ne pourraient assumer une tournée internationale sous
leur seul nom.
Ce soir les French Blues all stars assurent la première
partie. Le nom du groupe ne m’évoquait rien mais la qualité du toucher des
premières notes du guitariste attire immédiatement mon attention ; la
présentation de l’intéressé qui s’ensuit le confirme : Stan Noubard-Pacha
est un musicien de très haute volée qui a joué notamment avec Benoit Blue Boy.
Ses co-équipiers ne sont pas en reste et assurent un set superbe, échangeant les
vocaux et parfois les instruments.
Le chanteur principal, Youssef Remadna, vante leur album récent dont ils tirent plusieurs extraits offrant un double shot composé d’un original the Bottle of Chablis is empty suivi d’une reprise du pianiste Amos Milburn Bad, bad whiskey mettant en valeur le clavier. Le concert fini, je me dépêche de leur acheter un exemplaire du CD avec pochette dessinée par Margerin. Voilà bien longtemps que je n’avais pas bénéficié d’une première partie aussi qualitative !
La première est Lady A dont la carrure et la jovialité forcent
l’attention. Mais la carrure n’est pas la voix et cette dernière me semble
excessivement forcée ; ce n’est manifestement pas l’avis du public qui en
redemande. A change is gonna come (Sam Cooke) et des blues, passés
parfois à un tamis funky, me laissent un peu perplexe : pourquoi cette
habitude, dans une tournée thématique (« Chicago Blues » c’est marqué
dessus), d’emprunter à des styles aussi différents ?
C’est un peu la même interrogation pour le suivant, Dexter Allen – ancien guitariste de Bobby Rush –, dont la prestation commence bien (mieux ?) mais s’embourbe un peu ensuite dans des tics vocaux simili-jazz puis avec un blues rock que je ne trouve pas très subtil. Tout le monde n’est manifestement pas de cet avis (v. à propos de cette tournée mais sur la date précédente, la recension de Jacques Périn l’ancien rédacteur en chef de Soul Bag)
C’est un solide gaillard qui empoigne le micro – il utilisera la guitare avec parcimonie – et impressionne d’emblée par sa puissance vocale. On démarre avec Walkin the Dog de Rufus Thomas, suivi d’un magnifique Commit a crime de Howlin’ Wolf (ah ben voilà du Chicago Blues… enfin…) morceau que l’on retrouve sur son live. Marquise Knox est impressionnant, son interprétation est excellente, son groupe assure parfaitement. Un très dépouillé Me and the devil (Robert Johnson), plein d’émotion (surtout quand certains spectateurs se taisent enfin et cessent de couvrir le spectacle par leurs bavardages) est suivi de Understand de B.B. King ; Marquise Knox scande le refrain (I am a good man, I am poor man, I am a bluesman, do you understand ?) et descend dans la salle, sans micro (!), d’où il continue de chanter. Impressionnant !
Le rappel, avec les trois têtes d’affiche réunies, se fait sur un Let the good times roll (Louis Jordan) enlevé.
Bon concert malgré la nette baisse de régime de milieu de
soirée. Seul véritable regret : mes photos sont pourries !
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