Rose Tattoo 2022 La Cigale

 

Concert : Rose Tattoo

date : 9 juillet 2022

lieu : La Cigale

 set list à écouter 

Rose Tattoo n’a pas tourné en France dans les années où j’étais le plus assidu aux concerts et lorsqu’ils sont enfin venus (à plusieurs reprises dans les années 2000), je faisais une pause tant dans le hard rock que les concerts. Bref, je les ai ratés systématiquement (pour retrouver les chroniques de leurs passages franciliens c’est par exemple ici). Ce soir sera donc la première et certainement la dernière puisque le glorieux Angry Anderson, seul rescapé de la formation originale, a 75 ans dans peu de temps. Peu de chances qu’ils refassent le voyage d’Australie !

Nous y retrouverons deux couples d’amis, nous arrivons à 18h30 avec l’un des copains. Il y a déjà un peu de queue lorsque nous arrivons par un temps très chaud devant la Cigale. On voit que ce sont les fans d’origine l’âge moyen est sensiblement au-delà de 50 ans et les corps sont marqués : à l’image du groupe en quelques sortes. La fan base est mobilisée : la proportion de t-shirts de Rose Tattoo, alors qu’ils ne sont pas venus à Paris depuis 14 ans, est impressionnante. A l’heure annoncée, nous entrons et nous précipitons au balcon pour bénéficier de bonnes places : deuxième rang, plein centre, c’est parfait. La salle est à taille humaine, bien conçue pour les spectacles.

L’attente est un peu longue. La première partie, The Poor, offrait sur son album de 1994 un hard rock correct, très compatible avec le groupe principal. Lorsqu’ils arrivent sur scène c’est rapidement la grosse déception : une évolution vers un aspect plus rugueux mais surtout des musiciens en ordre dispersé, non coordonnés. Et que dire du guitariste se lançant régulièrement dans des démarrages de solos qui n’étaient ni maîtrisés, ni en phase avec le style de musique. 30 mn c’était bien suffisant !

Rose Tattoo monte sur scène sans cérémonial et en désordre vers 21h. Ils ouvrent, avec leur gros son de slide, caractéristique, sur le classique Rock 'n' Roll Outlaw, enchaîne sur Rock 'n' Roll Is King puis Out of This Place. Autrement dit ils attaquent d’emblée avec des classiques de leurs glorieuses années dans une exécution impeccable. Le set piochera exclusivement dans les trois premiers albums (les suivants sont effectivement dispensables) – cette même période qui a fait l’objet d’un réenregistrement pour sortir un « album » récemment – et le dernier LP en date Blood brothers (2007), cad qu’ils font aussi l’impasse sur l’excellent Pain (2002).


La formation de cinq musiciens est notamment composée du bassiste Mark Evans, ex-AC/DC (albums de T.N.T. à Let there be rock), du guitariste Bob Spencer, ex-Angels (de 1986 à 1992) et de Mick Arnold qui assure les parties de guitar slide. La voix d’Angry – il n’est pas à proprement parler l’une des grandes voix du hard rock – après un peu de retrait sur les deux premiers morceaux est bien positionnée et le groupe est motivé, soutenu par une salle enthousiaste. Cet enthousiasme sera communicatif et permettra un échange positif avec le chanteur manifestement sensible à tant d’égards.


Le set se déroule implacable avec des enchainements sans temps morts. On passe à du « récent » avec un Crêper très réussi et Black Eyed Bruiser ; retour dans le passé avec Sidewalk Sally puis de nouveau Pain est à l’honneur avec trois morceaux enchaînés Nothing to Lose, Once in a Lifetime et Man About Town.


Le groupe procède manifestement par salves jouant 2 à 3 morceaux du même album avant de passer à un autre. Tant la qualité intrinsèque de chaque morceau que l’unité stylistique font de cette soirée un moment exceptionnel. Les musiciens derrière Angry assurent sans faille (un petit bémol pour les chœurs, faiblards) tandis que le chanteur, de plus en plus enthousiaste face à la réception qu’ils reçoivent, transmet son bonheur d’être sur scène selon une gestuelle qui lui est propre, agitant les bras de part et d’autre comme s’il flottait dans un océan de bonheur.

 

Le public est conquis reprenant tous les morceaux en chœur, frappant des mains. Le bonheur nécessite une réhydratation conséquente mais Angry ne semble pas connaître l’Evian…


 

Puis retour à la période fin 1970-début 1980 avec Juice on the Loose, It's Gonna Work Itself Out et un Sweet Love qu’on ne trouvait que sur un live de 1980 et qui fait partie des titres réenregistrés récemment. La fosse est agitée de pogos enthousiastes mais furieux, je ne regrette pas le balcon ! Angry harangue la salle dans une sorte de prêche, porté par un public en état de communion ; par quelques tirades dans un anglais à l’accent à couper au couteau il prêche une liberté respectueuse des autres ; le morceau 1854, issu de Pain, illustre cet état d’esprit avec son refrain (all for one, one for all). Tout cela serait très fleur bleue si on ne prenait pas en compte la vie d’adversité et d’épreuves dramatiques qu’ont traversé le groupe et son chanteur. Angry s’appuiera longuement sur l’acclamé Bad Boy for Love pour faire participer la salle. Scarred for Life clôt le concert avant de les voir revenir pour un rappel : le morceau lent et lourd The Butcher and Fast Eddy (un classique auquel j’avoue ne pas adhérer – un peu trop long, question de goûts !) et bien sûr Nice Boys (don’t play rock’n roll) popularisé une seconde fois dans la fin des années 1980 par Guns’n Roses. Il intercale quelques Be bop a lula au sein du morceau : une légende rend hommage à une autre de la génération précédente ! Une soirée magnifique, même à un âge avancé Rose Tattoo – à l’instar d’un Uriah Heep il y a 3 ans – fait un sans-faute. MERCI Angry !

 










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