the Black Crowes 2022 Olympia
the Black Crowes
5 octobre 2022
Olympia
Après des années de brouille, les frères Robinson se
sont enfin rabibochés, l’événement coïncidant avec le 30e
anniversaire de leur premier opus. L’occasion rêvée d’une tournée mêlant
retrouvailles et anniversaire… comme un remariage après un divorce !
J’arrive quelques instants avant que le groupe de première partie ne termine son show. Le mouvement de foule consécutif me permet de propulser relativement près de la scène (10 ou 15eme rang, légèrement sur la droite). Position idéale. La densité se fait peu à peu plus forte ; étonnant de constater l’homogénéité (l’uniformité) des spectateurs (tout du moins dans la fosse) : des cinquantenaires, le groupe a probablement peu renouvelé son public ce qui est logique compte tenu de leur actualité musicale réduite, et des hommes quasi exclusivement ce qui est plus étonnant : la musique des Black Crowes n’a(vait) rien pour écarter la gent féminine que ce soit à l’époque ou maintenant. Mais peut-être le balcon était-il plus mixte ?
Le concert démarre par une petite
mise en scène. Au centre, derrière la batterie, un trompe-l’œil en forme de
fenêtre donnant sur une ruelle sombre. Sur le côté droit une façade de maison alternant
pans de bois et de briques ; sur le côté gauche, un intérieur de saloon
est reconstitué avec des convives, parmi lesquels nos musiciens. L’un d’eux
démarre un juke-box d’une pièce pour lancer le blues d’Elmore James Shake
Your Moneymaker qui donne son nom au premier album des Corbeaux. La fin du
morceau est le signal du début du show : les convives se lèvent pour attaquer ledit
album des BC qui sera joué ce soir dans son intégralité et dans l’ordre.
Leurs trois premiers albums ont particulièrement marqué le début des années 1990 avec une filiation évidente de groupe tels que les Stones de « Exile on Main Street », les Faces ou l’Aerosmith des années 1970, avec un souci d’emprunt respectueux à la soul sudiste (rappelons-nous en sens inverse que Otis Redding avait repris en son temps Satisfaction des Rolling Stones). Un mix délicat mais magnifiquement réussi. Leurs concerts, documentés par de nombreux enregistrements live, étaient de grande qualité avec de longs développements instrumentaux qui parvenaient à éviter l’écueil de la complaisance. Sauront-ils retrouver cette fougue ce soir ? On l’espère lorsqu’ils montent sur scène.
Les membres historiques du groupe se résument aux 2 frères, accompagnés ce soir de Isaiah Mitchell à la guitare, du bassiste Sven Pipien, Brian Griffin à la batterie, le clavieriste Joel Robinow et 2 choristes qui prennent place à droite devant le décor de façade.
Dès l’attaque des premiers morceaux Twice as Hard et Jealous Again, on sait que c’est gagné. Les musiciens moulinent impeccablement derrière un Chris Robinson qui attire toute l’attention sur lui aussi bien sa voix parfaitement en place que par ses mimiques de scène, des mouvements curieusement saccadés mais qui s’accompagnent paradoxalement d’une présence scénique très forte. Heureusement car son frère est d’une réserve peu commune, le regarde (concentré ? perdu ?) ailleurs mais les doigts bien présents sur l’instrument !
Stare it cold est le 10e et dernier morceau issu de l’album honoré ce soir. Les Crowes enchaînent en insistant sur leur deuxième opus, encore plus réussi à mon sens, avec quatre extraits de Southern Harmony and musical companion. Après les No Speak No Slave et le classique Sting Me mais avant Thorn in My Pride et Remedy, ils insèrent un inattendu Walk Believer Walk de l’album Warpaint et Wiser Time de Amorica.
C’est déjà le moment d’un étonnamment bref rappel où ils interprètent un furieux Rocks off des Stones (issu de Exile on…), bien dans la couleur musicale de la soirée. 1h50 de concert survitaminé qu’on aurait volontiers prolongé !
Commentaires
Enregistrer un commentaire