Blue Öyster Cult 2022 Le Trianon

 

Blue Öyster Cult

31 octobre 2022

Trianon

Blue Öyster Cult n’est pas venu à Paris depuis 13 années mais ils conservent manifestement une forte adhésion : Le Trianon les accueille non pas un mais deux soirs de suite. Et le public les attend de pied ferme : lorsqu’ils montent sur scène au son de la musique emprunté à Blade runner (Vangelis), c’est une ovation et un enthousiasme qui ne se démentira pas tout le long du show. Le moins que l’on puisse dire c’est que la scène est dépouillée : le rideau noir en fond et… c’est tout ! Par contre du rock puissant, on va en avoir et sans compter !

Le groupe rencontre pourtant des difficultés que l’on était en droit de supposer : leurs débuts remontent à la fin des années 1960, et les deux survivants d’origine, aux guitares et chant, Eric Bloom et Donald « Buck Dharma » Roeser ont respectivement 78 et 76 ans. Ils sont efficacement épaulés depuis plus d’une quinzaine d’années par le bassiste Danny Miranda, le batteur Jules Radino et le guitariste/clavier Richie Castellano.



L’enchaînement des premiers morceaux nous fait rapidement comprendre que BOC a effectué des choix pointus dans sa très longue discographie et qu’il n’a pas l’intention pour cette tournée anniversaire des 50 ans de se reposer sur la liste de ses incontournables classiques. Curieusement peu de titres du dernier album pourtant convaincant (That Was Me et plus tard Box in My Head) et un savant patchwork de morceaux tirés de nombreux albums de sa longue discographie. Le premier album ou Spectres sont à l’honneur (trois extraits chacun) mais Fire of Unknown Origin est presqu’oublié à l’exception de Burnin for you.

Le choix de revisiter des morceaux inattendus tels que Golden Age of Leather et I love the night (tous deux issus Spectres) ou encore The Vigil (Mirrors) offrent une curiosité qu’on aurait toutefois d’autant mieux savouré si le groupe passait régulièrement dans nos contrées. C’est pourquoi il faut reconnaitre que cette décision ne participe probablement pas seulement d’une volonté de faire vivre un répertoire original remarquable mais aussi de s’adapter aux capacités vocales limitées de Eric Bloom qui montre des signes de faiblesses évidents (et bien compréhensibles compte tenu de son âge). Il n’est pas crédible d’envisager qu’il puisse interpréter Astronomy, trop exigeant, même si on le regrette beaucoup ! Cette réserve ne signifie nullement que le spectacle laissait à désirer : pendant 1h50 les musiciens se sont montrés plein d’entrain, Eric Bloom délaissant parfois la guitare pour passer aux claviers afin de se reposer tandis que Richie Castellano prenait la lumière avec, à l’appui, un excès de grimaces.



Le répertoire est superbe : Don’t fear the reaper est évidemment ovationnée de même que l’annonce par Eric Bloom que quelque de très gros approche, et demandant si nous l’entendions ; il s’agit bien entendu de Godzilla qui ravit la foule. Mais le probable clou du spectacle est la magnifique interprétation de Then Came the Last Days of May qui incorpore de sublimes interventions de guitare de Richie et Buck Dharma, toutes en finesse et tissant un ambiance colorée.





Le troisième titre en rappel est un Dominance and Submission (Secret Treaties) qui conclut la soirée en apothéose et où le public, enthousiaste et debout, répond Submission à chaque Dominance que lui lance le chanteur . Chapeau bas !

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