Awek 2022 Le Triton
Awek
16 décembre 2022
Le Triton
Soul Bag, la revue de référence en matière de Blues et Soul, a l’heureuse habitude depuis quelques années de programmer un concert trimestriel marquant la sortie de chacune de ses livraisons. Cela se passe au Triton, une salle des Lilas, à proximité immédiate de Paris. Le Triton offre de très bonnes conditions aux spectateurs avec deux salles de concert, ce soir c’est le petit amphithéâtre qui accueille le groupe toulousain de blues Awek (ne pas faire comme moi, ça se prononce « aouèque », pas « avec » !).
Précisons d’emblée que Awek n’est pas n’importe qui : depuis 28 ans, ils ont sorti 12 albums (dont plusieurs enregistrés aux USA avec des vedettes du genre tels que Mark Hummel, Kid Andersen, Charlie Baty, Kaz Kazanoff…), dont pas un ne peut être négligé. Vous pouvez prendre n’importe lequel des albums du groupe, ils ont tous obtenus entre 4/5 et 5/5 dans les colonnes de Soul Bag ; la qualité est au rendez-vous avec, selon les termes du groupe, un Chicago Blues omniprésent accompagné d’une inspiration plus "West Coast" qui vient élargir le répertoire du quartet.
Le groupe est composé de Stéphane Bertolino (harmonica), Joël Ferron (basse), Olivier Trebel (batterie) et il est emmené par Bernard Sellam (guitare, chant). En rédigeant ces quelques lignes, je découvre avec regret que c’était la dernière occasion de les voir en live sous cette formation puisque le site internet annonce que leur sympathique leader se tourne vers « d’autres horizons » tandis que le reste du groupe a identifié un remplaçant en la personne de Fabrice Joussot.
Mais revenons à cette splendide soirée. Le groupe met l’accent sur leur dernier opus le bien nommé Awek, composé durant le confinement ; les intitulés s’en ressentent : Stayin home, I Like to be alone ou encore We Gonna Make It Through. D’excellents compositions alternées sans rupture de qualité avec quelques reprises (dont certaines présentes sur le même album) : Sweet black angel (B.B. King) , Just Got to Know (Jimmy Mc Cracklin), Gumbo Blues (Dave Bartholomew) et Don’t tell (Bo Diddley). Les interactions entre la guitare et l’harmonica sont impeccables, la section rythmique sans faille. Des morceaux plus anciens sont convoqués apportant leur atmosphère spécifique (bayou sur Snake boy issu du précédent album Let’s Pary down) ou l’intensité d’un climax (Quit that job qui clôturait l’album Rich and famous). Le groupe est rejoint au saxophone, le temps d’un morceau, par le frère de Bernard Sellam.
Leurs interprétations, de haute volée, transpirent la générosité, la bonne humeur et l’entrain. Chaque départ de scène est d’ailleurs contredit par l’annonce d’un morceau supplémentaire. Le public est conquis. De fil en aiguille c’est dont une prestation de deux heures qui nous aura été offerte ce soir-là. La réussite est totale !
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