Accept 2023 Le Bataclan
Accept
18 janvier 2023
Le Bataclan
C’est avec impatience que nous arrivons avec mon fils au Bataclan pour voir Accept que je n’avais pas revu depuis la tournée Objection overruled en 1993 (concert magnifique à l’Elysée Montmartre malgré les coupures d’électricité !). Nous y retrouvons également un voisin et ami.
Les premières parties étant désormais fréquemment
dispensables je m’apprêtais une nouvelle fois à sécher mais l’annonce d’une
prestation de the Iron maidens, un tribute band féminin à qui-vous-savez, me
fait changer d’avis. Je n’ai jamais eu l’occasion de les écouter mais le
résultat peut être sympa. Nous sommes installés au balcon sur la droite.
Le groupe pousse le mimétisme jusqu’à
diffuser Doctor, doctor pour annoncer leur arrivée. C’est au son de the
Trooper que les américaines entament leur set.
Un son justement pas très
folichon : la batterie sonne parfois casserole, la guitare un peu aigrelette
et le volume s’avèrera insuffisamment puissant pour couvrir complètement le
brouhaha de la salle durant le concert. Malgré ces limites techniques dont les
musiciennes ne sont pas responsables, le groupe assure très correctement et
l’enthousiasme gagne peu à peu une foule qui se densifie au fur et à mesure. Les titres sont empruntés aux meilleurs albums (Brave New World, Wasted Years
ainsi qu’une très bonne interprétation de Phantom of the Opera) et le
répertoire est intelligemment entrecoupé par des morceaux plus inattendus tels Back
in the Village, Genghis Khan ou Caught Somewhere in Time. Elles font
certes du Maiden mais elles surprennent beaucoup plus que l’original grâce à
ces choix.
A l’inverse de la forte attente qu’on
aurait à l’égard d’une prestation du véritable Iron Maiden, débarrassé de toute
exigence artistique, on profite à plein de ce karaoké de musique vivante,
sympathique et plein d’entrain. La réaction du public est entière et culmine
sur un Fear of the dark déchaîné.
Le groupe conclut sur Run to the
Hills et The Number of the Beast cette petite heure de show. Ma foi
une première partie d’excellente facture !
Après une demi-heure d'entracte, c’est Accept qui
monte sur scène, une toile de fond agrandissant la tête du serpent qui orne
leur dernier album Too mean to die tandis que des caissons reproduisent
ses écailles métalliques et donnent un effet de relief.
Le public a répondu en force car la
salle n’est manifestement pas loin d’être complète. Le son est magiquement devenu ultra puissant
et le groupe assène les nouveaux morceaux Zombie Apocalypse et Symphonie
of Pain.
Le groupe ne compte plus que le guitariste Wolf Hoffmann de la formation des années 1980 ; le chanteur Mark Tornillo, d’origine états-unienne, est présent depuis l’album Blood of Nations (2010) et substitue sans difficulté pour l’auditeur à Udo Dirkschneider (le chanteur d’origine), les deux interprètes ayant un registre fort proche. Le reste des musiciens est arrivé relativement récemment dans le groupe, l’originalité étant que le groupe comprend désormais trois guitaristes, un choix dont l’utilité n’a cependant rien d’évident : à l’inverse de groupes de rock sudiste ayant mis en leur temps cette configuration à l’honneur par des joutes de guitares épiques (on pense inévitablement à Lynyrd Skynyrd), les trois guitaristes chez Accept produisent un effet très limité à l'instar de Iron Maiden...
Inévitablement l’arrivée de Restless
and wild provoque une fièvre dans une salle acquise à la cause des
Allemands et la fosse s’agite de plus en plus fortement d’autant que Midnight
mover, tiré de l’album Metal heart, lui emboîte le pas. Le chanteur,
casquette et lunettes noires tout au long de la soirée, assure tandis que les
guitaristes prennent successivement des poses groupées sur le devant la scène.
Wolf Hoffman semble s’éclater, un
immense sourire fendant son visage pendant tout le show.
L’album Blood nations est à
l’honneur– il fera jeu égal ce soir en nombre d’extraits avec le dernier en
date - notamment avec deux titres enchaînés The Abyss et No Shelter.
Manifestement Accept a souhaité insister, à côté des hymnes glorieux des années
1980, sur sa capacité lors de sa reformation avec Tornillo à proposer des
titres de qualité. Même s’ils n’ont peut-être pas le même impact, la réussite
en particulier des deux albums Blood of Nations précité et Stalingrad
(réduit en revanche à la portion congrue avec deux titres), est peu
contestable. A défaut, la comparaison avec un tribute band viendrait
inévitablement à l’esprit.
Le dernier album revient avec un nouvel extrait Overnight Sensation. On a beau être dans les premiers concerts de la tournée européenne, l’information était connue : Accept a concocté un medley de titres anciens avec un enchaînement autour de Demon's Night / Starlight / Losers and Winners / Flash Rockin' Man. Puis suit un Breaker d'anthologie.
Le public – essentiellement masculin
et dont beaucoup ont connu les années 1980 - est au bord de l’apoplexie à force
de reprendre en chœur ces titres. Une qui n’a pas connu lesdites années, c’est
la jeune femme qui, portée dans la fosse sur les épaules de son ami, entreprend
de passer une bonne partie du reste du concert poitrine nue en scandant les morceaux. Une
étonnante mais sympathique initiative qui ne décontenance nullement les Allemands qui pilonnent leur rythme sans faiblir, tout juste un petit sourire en coin.
Le groupe revient sur des morceaux
plus récents avec The Best Is Yet to Come – refrain bateau même si pas
désagréable – et le très réussi Shadow Soldiers issu de Stalingrad
avant de transporter la salle avec ses classiques que tout le monde
attend : Princess of the Dawn, Fast as a Shark – ce dernier précédé
d’une foule qui chante Heidi, Heido ce qui, malgré le côté bon enfant me
laisse tout de même assez mal à l’aise : fut une époque où Accept s’en
passait – et enfin Metal Heart où la lettre à Elise fournit une
occasion supplémentaire au public de se distinguer par sa participation.
L’excellent Teutonic Terror et Pandemic,
second doublé de la soirée consacré à l’album Blood Nations, clôturent
cette première partie de concert avant le rappel. Une réserve toutefois :
le son est clair, puissant mais il donne également l’impression de niveler les
morceaux qui se ressemblent trop les uns les autres. Certes Accept n’est pas un
groupe qui brille par la subtilité de ses compositions mais l’écoute sur album
ne produit pas un effet d’uniformité aussi accentué : serait-ce dû à
l’interprétation ?
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