Koritni 2023 Les Etoiles

 Koritni

2 juin 2023

Les Etoiles

 

Dans la rue du Château d’eau (10^ème arrondissement), entre deux boutiques de coiffures africaines, une grille anodine dissimule de manière assez inattendue la discrète entrée d’un ancien théâtre reconverti en salle de concert, Les Etoiles. La salle à balcon très petite est caractéristique et sympa. Un public très masculin attend dans la bonne humeur sa solide dose de rock.

En attendant la montée sur scène des héros de la soirée, les haut parleurs crachent un (hard) rock des antipodes qui rappelle les origines du leader Lex Koritni : AC/DC bien sûr mais également Rose tattoo (dont le dernier concert à Paris était fort réussi), the Angels ou encore Jimmy Barnes.

Lex Koritni a déjà une longue carrière discographique derrière lui puisque le dernier né de ses albums studios Long Overdue est le 6^e, sans compter l’excellent album avec Green dollar colour. Bref un déjà vieux routier du circuit au profit d’un hard rock intemporel dont l’ancrage se situe du côté de Rose tattoo mêlé à un timbre de voix naturellement proche de Jimmy Barnes ; on a connu de moins solides références ! Le chanteur-guitariste est désormais accompagné de l’italien Daniel Fasano à la batterie, et des deux français Mathieu Albiac, à la basse et Tom Frémont à la guitare. Un accompagnement exclusivement européen qui trouve son explication dans l’installation de Lex Koritni dans notre pays (voir not. cette sympathique interview Koritni, rencontre avec le plus français des Australiens – Metalleux de France) ce qui malheureusement ne favorise pas pour autant les rencontres puisqu’il précisera durant le spetacle qu’il n’a pas joué à Paris (comprendre intra muros) depuis 10 ans !

Le groupe monte sur la minuscule scène avec un son qui demandera deux ou trois morceaux pour devenir franchement bon. Un bémol toutefois : le volume est très élevé et ce malgré des protections auditives. Faut il rendre les spectateurs sourds pour leur permettre d’apprécier la bonne musique ?

Lex Koritni a une forte présence scénique renforcée par une carrure qui fait paraître sa guitare comme un jouet entre ses mains. Sa voix puissante et rocailleuse confère une personnalité indiscutable à ses interprétations.

Il a désormais un répertoire scénique non seulement de qualité mais également fourni ; l’excellent dernier album Long Ouverdue est à l’honneur avec 5 extraits mais ses précédentes réalisations viennent bien sûr en renfort. Cela ne l’empêche pas pour autant de parsemer le show de reprises piochées ici et là dans le patrimoine rock : Tush de ZZ Top ainsi qu’un medley instrumental autour de classiques de Led Zeppelin qu’il laisse à l’interprétation de ses musiciens.

Le rappel donne offre encore de belles reprises avec Let The Music Do The Talking du Joe Perry Project (la carrière solo du guitariste d’Aerosmith et le morceau sera également repris sur l’album du come back des Bostoniens) et Can’t Get Enough de Bad Company, entrecoupés de Go Hard or Go Home issu du dernier Koritni.

Un très beau concert, je n’hésiterai pas à revenir le voir !