Elegant Weapons 2023 L’Alhambra

 Elegant Weapons

15 juin 2023

L’Alhambra

 

Soirée inattendue à deux pas de chez moi, je suis invité par un ami afin de découvrir ce groupe dont j’ignorai à peu près l’existence. Ses membres déroulent pourtant un CV long comme le bras. Le guitariste Ritchie Faulkner a remplacé K.K. Downing il y a 10 ans dans Judas Priest ; le rythme de travail de ces derniers étant ralenti à la mesure de leur âge, il prépare manifestement sa carrière solo. Au chant il a recruté le mercenaire chilien Ronnie Romero qui émarge avec plus ou moins de bonheur dans toutes sortes de formations, la plupart malheureusement caractérisées par une absence d’originalité et un son formaté selon les goûts du moment de l’industrie musicale (merci Frontier rec.). C’est néanmoins un chanteur d’une très grande classe, doté d’une voix magnifique et qui notamment est tout à son avantage sur les récents albums de Michael Schenker. La section rythmique n’est pas celle de l’album, elle comprend le bassiste actuel de Uriah Heep, Dave Rimmer (vu il y a quelques mois ici) et un batteur issu des rangs d’Accept, Christopher Williams. L’album s’écoute bien, dans une veine ultra classique d’un hard rock péchu mais mélodique à mi-chemin des influences de groupes des années 1970 et 1980.

L’Alhambra est une salle moderne à balcon, bien conçue. D’une capacité de 600 personnes, elle n’en recevra, en cette veille de démarrage du Hellfest, qu’environ 200. La première partie est un sympathique et dynamique groupe du Nord de la France, je vous renvoie à la chronique de mon ami Pat, la musique ne m’ayant guère enthousiasmé.

Elegant Weapons n’a donc sorti qu’un seul album, Horns for a Halo (chronique ici par exemple), mais c’est aussi son premier concert ce soir, un set d’échauffement avant de passer au Hellfest. La pression doit cependant être limitée quand on voit l’expérience de chacun des gars.

Les conditions du concert paraissent excellentes malheureusement elles sont gâchées par un mixage très défectueux de la voix, quasi inaudible durant les trois premiers morceaux. Du chanteur au public tout le monde fait signe pour demander d’améliorer la situation. Un peu dommage car le groupe joue bien. 


Non seulement le chanteur confirme une voix magnifique – le son s’améliorera en ce qui le concerne – mais il occupe bien la scène, dialoguant et plaisantant avec le public (« j’ai joué avec deux Ritchie dans ma carrière, celui-là est le meilleur » nous dit-il avec une aimable référence à son passage dans Rainbow). Heureusement car Ritchie Faulkner, impassible et figé sur le côté de la scène, ne bougera pas de la soirée ; certes on attend essentiellement d’un musicien qu’il soigne son jeu mais une telle réserve étonne. Qu’à cela ne tienne, Ronnie Romero interviendra avec aisance pour deux. La batterie restera trop forte durant l’intégralité du show, probablement la conjonction d’un manque de subtilité du jeu et d’un mixage imparfait.


Les titres de l’album défileront en intégralité – même la dispensable ballade – avec une bonne tenue sur scène, la reprise de UFO, Lights Out comprise (morceau déjà pratique par Ronnie avec MSG – on espère que le choix ne relève pas de la paresse !). 


On aurait aimé un peu de surprises mais le set est compact, rapide (expédié en 1h20). Heureusement une (prévisible) reprise de Painkiller apporte un petit plus ; même si Ronnie est à la hauteur, le manque d’une deuxième guitare se fait cruellement sentir. Le final sur le morceau Downfall Rising est particulièrement réussi. Un moment fort plaisant !

 

 

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